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jeudi 19 mars 2009

Elle dort...!

Elle dort. Je ne la réveille pas. Pourquoi ne la réveilles-tu pas ? C'est mon malheur et mon bonheur. Je suis malheureux de ne pas pouvoir la réveiller, de ne pas pouvoir poser le pied sur le seuil brûlant de sa maison, de ne pas connaître le chemin de sa maison, de m' éloigner de plus en plus d'elle, inerte comme la feuille dans le vent d' automne s' éloigne de son arbre, et puis encore : je n'ai jamais été sur cet arbre, feuille au vent d'automne, mais feuille d'aucun arbre. Je suis heureux de ne pas pouvoir la réveiller. Que ferais-je si elle se dressait, si elle se levait de sa couche, si je me levais de ma couche, le lion de sa couche, et que mon hurlement forçat mon oreille anxieuse.

Kafka

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